La docteure Dubé vit au cœur du Quartier latin du Vieux-Québec, un environnement évocateur de notre passé qui l’inspire. Elle côtoie des institutions pionnières en Amérique du Nord : le Séminaire de Québec, qui est à l’origine de la première école de médecine, l’Hôtel-Dieu, ainsi que le Monastère des Augustines, nos bienveillantes depuis le début de la colonie française. Elle y voit un pont entre hier, aujourd’hui et demain.
Ne dit-on pas qu’il faut connaître d’où l’on vient pour comprendre où l’on va? Si cela est vrai à l’échelle sociale, cela l’est aussi dans un cadre plus personnel, comme celui de Yolande Dubé, dont les parents valorisaient l’éducation et l’ouverture aux autres. « Mon père était comptable et ma mère faisait beaucoup de bénévolat, notamment auprès des réfugiés “boat people” et ce, sans rien attendre en retour. Ils ont investi leurs économies pour que mes deux frères et moi puissions aller à l’Université, raconte la diplômée. Je me souviens aussi d’un Noël où maman nous avait demandé de choisir un de nos jouets, pas un que nous ne voulions plus, mais un que nous aimions, pour l’offrir à un enfant vietnamien. Ce geste m’a profondément marquée. » La bienveillance et le souci d’autrui venaient de s’inscrire dans l’ADN familial de la future ophtalmologiste.
Le réflexe de donner au suivant s’est donc développé tôt dans la vie de Yolande Dubé. Depuis 1983, elle soutient son université par des dons en argent. « Je considère que c’est un geste naturel de donner à mon alma mater. J’exerce au quotidien une profession que j’adore, grâce à ma formation à l’Université Laval. Mes dons sont un peu comme lorsqu’on fait un cadeau à l’hôte qui nous reçoit à souper. Ça va de soi. », explique la donatrice. « Ayant commencé à donner peu après ma diplomation, j’ai vite appris à concentrer mes dons. Plutôt que de les disperser, j’ai préféré cibler l’éducation. N’est-ce pas sur les campus universitaires que l’on retrouve les gens qui auront un ascendant positif et durable sur la société? »
La docteure Dubé s’intéresse rapidement au don planifié. Dès que La Fondation de l’Université Laval lui en présente les modalités, à vrai dire. « Mon seul regret est de ne pas l’avoir fait avant, confie-t-elle. L’impact de mon geste aurait été plus grand. Faire un don planifié est facile et les modèles proposés sont souples. Dès le début de notre carrière, nous pourrions tous, chacun à notre mesure, prévoir un montant à léguer aux prochaines générations. »