Par ses travaux, ses enseignements et ses réalisations, le professeur Damase Khasa exerce un leadership à l’échelle mondiale sur le plan du développement des connaissances en agroforesterie, en foresterie internationale et en restauration écologique des écosystèmes dégradés, tout en étant dévoué aux communautés locales de son pays d’origine, la République démocratique du Congo (RDC).
Professeur à l’Université Laval depuis 2001, D. Khasa a notamment mis sur pied un programme d’éducation internationale permettant aux étudiantes et étudiants de la Faculté de foresterie, de géographie et de géomatique de l’Université Laval de participer à des missions dans 16 pays répartis sur 4 continents. Il a également dirigé le programme de maîtrise en agroforesterie à l’Université Laval de 2004 à 2019, tout en pilotant la création d’un microprogramme à distance en agroforesterie.
Au sein de l’Université Laval, il a contribué efficacement à la mise en place d’un programme de formation universitaire et professionnelle de 2008 à ce jour dans le cadre des projets majeurs d’appui à la formation en gestion des ressources naturelles dans le bassin du Congo. En RDC par exemple, le plus grand pays forestier du continent africain, plus de 500 jeunes ingénieurs forestiers ont été formés localement, dont plus de 30% de femmes, et une dizaine de professeures et professeurs ont été formés à l’Université Laval dans le cadre de ces projets. Le pays ne comptait qu’une dizaine d’ingénieurs dans le domaine avant le lancement de ce programme novateur.
Considérant que les forêts du bassin du Congo, abritant l’une des plus riches forêts au monde en matière de biodiversité (10%), s’étendent sur 6 pays d’Afrique centrale, dont la RDC, et que leur capacité de captation et de stockage de CO2 en fait le deuxième puits de carbone au monde, en voie de devenir le premier, la formation d’une main-d’œuvre qualifiée pour préserver et encadrer avec soin l’exploitation durable de ces écosystèmes forestiers est primordiale, non seulement pour l’Afrique, mais pour toute la planète.
D. Khasa a également fondé, en 1985, une ONG nommée le Centre d’encadrement des paysans (CEP) afin de servir les populations rurales les plus déshéritées et de les accompagner dans un meilleur usage des ressources locales. Ce qui était initialement une petite ferme-école est aujourd’hui l’une des plus anciennes organisations non gouvernementales et un modèle en RDC.
Coauteur du livre Tropical Agroforestry, un ouvrage qui est une référence à l’échelle mondiale dans le domaine de l’agroforesterie tropicale, le professeur Khasa est également rédacteur associé de la revue Agroforestry Systems (2020-), de la Revue canadienne de recherche forestière (2021-) et membre du comité éditorial et cofondateur de la revue scientifique et technique Forêt et Environnement du bassin du Congo (2013-). Il est aussi éditeur de dossiers de foresterie internationale depuis 2002.
En 2011, l’Institut forestier du Canada lui a remis le Prix d’excellence en foresterie internationale afin de souligner ses réalisations remarquables et uniques en foresterie internationale.
Damase Khasa tient d’ailleurs à profiter de cette tribune pour remercier plusieurs personnes qui ont contribué à son parcours et à la réception de cet honneur.
Mes premiers remerciements s’adressent au comité de sélection pour son évaluation minutieuse de divers dossiers soumis à l’occasion de ce prix. J’en sais gré à la Direction de la philanthropie et des relations avec les diplômées et diplômés de l’Université Laval. Je voudrais également souligner le soutien et la solidarité que m’apporte ma famille (mon épouse et mes 3 enfants, mes parents en RDC). Je pense à la bonté et à la patience de mon premier mentor scientifique à l’Université de Kinshasa, Feu le Révérend Père professeur Jacques Paulus de la compagnie de Jésus, mes mentors scientifiques à l’Université Laval, professeurs Marius Pineau, J. André Fortin, Jean Bousquet et Feu Michel E. Maldague.
Des amies, amis et collègues de travail, collaborateurs et collaboratrices proches des projets internationaux dont ceux dans le bassin du Congo (Marie-France Gévry, Nathalie Carisey, Gilles Cotteret, Richard Poulin, Feu Denis Durand, Marie-Ève Beaulieu et j’en passe) m’ont témoigné tout leur attachement et leur croyance à mes idées, à ma vision. J’ai pu ainsi bâtir des collaborations et des partenariats fructueux dans plus de 30 pays sur les 5 continents du globe.
Ces réalisations ont été rendues possibles grâce au constant soutien des personnes de la direction au cours de ces 23 dernières années en leurs titres et fonctions, notamment Michel Dessureault, Robert Beauregard, Éric Bauce, Alexis Achim, le personnel administratif et de soutien, les organismes subventionnaires, ainsi que l’actuelle administration de l’Université Laval dirigée par la rectrice Sophie D’Amours.
Enfin, mes étudiantes, étudiants ainsi que mes anciens étudiants et étudiantes sont et ont été sources d’inspiration. Le métier d’enseignant est certainement le plus beau métier au monde. Je me réjouis d’avoir dirigé ou codirigé des étudiantes et étudiants qui sont devenus notamment ministre, professeurs des universités, chercheurs, entrepreneurs, agents de développement, et qui collaborent avec moi dans mes projets de coopération universitaire. Leur succès est aussi le mien et j’en suis fier.
Aux uns et aux autres ma profonde gratitude, et infiniment.
Damase Khasa