Grand bâtisseur du Québec moderne, Hervé Pomerleau a marqué le développement de sa Beauce natale comme de la province entière. Des chantiers majeurs qui ont façonné notre société à ses généreuses implications pour le bien des communautés, il n’aura jamais cessé de faire avancer le monde qui l’entoure. Reflet d’un homme engagé, son héritage se manifeste désormais par un don d’exception envers la Faculté de médecine de l’Université Laval.
D’une 7e année à un fleuron de la construction au Québec
Né en 1932 au cœur de la Beauce, Hervé Pomerleau grandit au rythme de l’agriculture sur le rang Saint-Guillaume. Comme le veut l’époque, il quitte l’école après sa 7e année pour prêter main-forte à son père Joseph dans l’édification de granges et, le printemps venu, sur l’érablière familiale. À 15 ans, il s’engage comme bûcheron avant de s’orienter vers le milieu de la construction, où il gravit les échelons en tant que menuisier, contremaître puis surintendant.
Depuis toujours imprégné d’un vif esprit entrepreneurial, fonceur et travailleur acharné, il a rapidement en tête de se lancer en affaires, ce qu’il fait en 1966 en fondant Hervé Pomerleau inc. (aujourd’hui Pomerleau). Cette entreprise n’aurait jamais vu le jour sans le soutien de son épouse Laurette, qui lui apporte un équilibre salutaire entre travail et famille.
La suite de son parcours se lit comme un récit de résilience et de succès, bâti avant tout sur les valeurs familiales et une éthique de travail exemplaire. « Nous avons d’abord construit des écoles et des édifices publics, avant de vivre une forte croissance dans les années 1970 en se positionnant comme un constructeur majeur de centres commerciaux régionaux au Québec », raconte M. Pomerleau. C’est durant cette décennie que l’entreprise se forge une réputation enviable, qu’elle réécrira avec toujours plus d’éclat au cours de celles qui suivront. Les années 80 lui font connaître de nouveaux sommets, même qu’en 1986 elle se hisse au tout premier rang des entreprises de construction au Québec, alors que les années 90 marquent la province par des projets d’envergure du constructeur, comme le barrage LG-1 de la Baie-James et le 1000 De La Gauchetière à Montréal. Dès la fondation de son entreprise, Hervé Pomerleau voyait grand, et son histoire aura été étroitement liée à celle de la Révolution tranquille pour faire entrer le Québec dans la modernité.
Les jeunes et les familles en région
S’il a été un entrepreneur visionnaire, un bourreau de travail aux accomplissements mirifiques, Hervé Pomerleau se sera engagé avec la même énergie pour l’avenir de sa région et de ses habitants. « Dès 1964, quand la compagnie pour laquelle je travaillais s’est installée à Montréal, Laurette m’a convaincu de rester en Beauce pour élever nos enfants, se souvient-il. C’est la décision qui aura été la plus déterminante pour la création de l’entreprise, quelques années plus tard. » Malgré toutes ses expansions, M. Pomerleau a su conserver le siège social à Saint-Georges, où tout a commencé. Si cette municipalité demeure un porte-étendard de l’entrepreneuriat québécois, c’est qu’il y a contribué activement depuis près de 60 ans. D’abord en créant des emplois et en apportant une vitalité économique, bien sûr, mais aussi par de nombreux engagements au sein de sa communauté.
Avec Pomerleau, il a construit de nombreux hôpitaux, en Beauce comme ailleurs au Québec, contribuant au système de santé et au bien-être de la population. L’éducation a cependant été sa plus grande cause pour le développement des régions. Hervé Pomerleau a ainsi été un bâtisseur du Centre universitaire des Appalaches, qui vise à améliorer l’accessibilité à la formation universitaire et augmenter le taux de diplomation en Beauce.
En étant un acteur clé de ces réalisations, M. Pomerleau a permis d’esquisser un avenir prometteur pour les jeunes et les familles de son terroir.
Consolider les expertises dans les cancers ORL
L’engagement de Hervé Pomerleau envers l’éducation se poursuit et c’est maintenant envers l’Université Laval qu’il a décidé de faire un don exceptionnel, lui qui a d’ailleurs déjà siégé sur son conseil d’administration. En dirigeant son geste vers la Faculté de médecine, il permet la création du Fonds de recherche et d’enseignement en oncologie ORL – Hervé-et-Laurette Pomerleau. Ce fonds, inspiré de son expérience personnelle avec ce type de cancer, s’articule autour de plusieurs initiatives : soutenir la recherche de pointe en oncologie ORL, offrir des bourses de recrutement à de jeunes chercheuses et chercheurs et appuyer le recrutement professoral pour consolider la formation de la relève.
Il est significatif que ce fonds porte également le nom de sa femme, Laurette, décédée en 2013 : un hommage au rôle central qu’elle a tenu dans leur histoire. « Si j’ai connu beaucoup de succès, et si j’ai pu autant redonner à la société, c’est grâce à elle, témoigne M. Pomerleau. Elle a été un pilier au sein de notre famille, une force tranquille et discrète qui me soutenait dans mes idées et m’insufflait la confiance de les réaliser. » Femme de cœur, elle a su préserver l’équilibre au sein du clan Pomerleau tout en étant impliquée dans de nombreuses causes sociales. Il est indéniable que sans Laurette, Hervé ne serait pas devenu l’homme qu’il est. « Elle m’a amené à être plus fonceur et, pendant que je m’occupais des affaires, elle incarnait le côté humain, proche des gens. Il est naturel qu’elle fasse partie de mon don, comme elle m’a épaulé dans tout ce que j’ai accompli au cours de nos 53 années ensemble », termine-t-il.
