Directrice générale
Septembre éditeur
J’ai eu la chance de croiser cette pétillante femme d’affaires dans une rencontre de réseautage, il y a bien une dizaine d’années de celà, elle débutait alors son aventure avec ses desserts aux légumes. Laissez-moi vous présenter cette amie au parcours bien créatif!
Annik est née à Trois-Rivières en 1975, son père travaille alors à l’Université du Québec à Trois-Rivières et sera éventuellement vice-recteur à l’Université Laval. Elle arrive à Québec vers l’âge de 3 ans. Sa mère, qui a une formation en soins infirmiers, est aussi une artiste qui a certainement transmis à sa fille une partie de sa grande créativité. Son frère aîné Carl-Frédéric, nous y reviendrons plus tard, est un entrepreneur bien connu de la ville de Québec.
Annik débute le primaire dans une école privée, l’Institut Saint-Joseph. Cette petite fille remplie d’assurance a de la facilité malgré son côté brouillon, elle est l’organisatrice en chef de tonnes de projets scolaires et sera présidente de classe en 6e année. Elle poursuit au secondaire au Collège Jésus-Marie de Sillery, tout en commençant à aider aux devoirs et à accueillir les « petits nouveaux » avec gentillesse. Elle me confie avoir récemment reçu un message touchant d’un collègue du primaire lui témoignant qu’elle avait marqué sa vie, lorsqu’il arriva en 3e année et qu’elle fut la première à aller lui souhaiter la bienvenue et à l’intégrer aux autres. Débrouillarde et très habile de ses mains, elle demande à son père de lui acheter des outils et devient réparatrice officielle des fameux walkmans jaunes. Pour 5 dollars, elle démonte et répare les appareils avec succès. Je vous avais dit que c’était une entrepreneure!
L’entrée au cégep au Séminaire de Québec en sciences pures est une grande étape, elle arrive dans une école mixte et peut (enfin) côtoyer la gent masculine! Période de fêtes et de rencontres. Annik se fait des amis facilement, mais l’idée de poursuivre sa carrière comme ingénieure est vite anéantie par le manque d’efforts et les notes qui glissent vers le bas. Elle ne regrette rien de ses deux années, mais se demande bien quel programme universitaire l’acceptera. Un conseiller d’orientation lui parle de l’enseignement de l’anglais langue seconde. Elle adore l’anglais qu’elle a appris seule en regardant des émissions. Elle s’inscrit donc au bac à l’Université Laval et découvre pour la première fois de sa vie l’enseignement au niveau public. Ayant toujours fréquenté des établissements privés, elle fera d’ailleurs son premier stage dans une école défavorisée et constatera à quel point la vision y est différente. Elle adore enseigner et me raconte son dernier stage du bac où elle choisit d’aller au Collège Jésus-Marie de Sillery, partageant son stage avec une collègue de classe et grande amie, Catherine Garneau. Elles ont un plaisir fou à réaliser ensemble des activités stimulantes pour leurs groupes d’anglais. La réalité la rattrape quand elle réalise que très peu de postes sont ouverts pour l’enseignement de l’anglais langue seconde à la fin des années 90.
Néanmoins, Annik fonce et débute à l’école de langues CLIC. Elle y croisera beaucoup d’entrepreneurs qui veulent parfaire leur connaissance de l’anglais. Elle poursuit ses démarches pour trouver un poste dans une école de Québec, graduellement elle donnera quelques cours, mais occupera aussi d’autres tâches comme éducatrice au service de garde, secrétaire, responsable du parascolaire, de l’informatique et serveuse de desserts à la cafétéria. Toutes autres tâches connexes pour avoir un pied dans le domaine de l’enseignement! Enfin en 2004, elle décroche un contrat au Séminaire des Pères Maristes, puis obtient rapidement sa permanence.
La vie coule doucement, Annik se marie et fonde une famille. En 2009, lors de sa troisième grossesse, le médecin lui apprend qu’elle doit contrôler son diabète de grossesse. Elle a la dent sucrée et l’idée de concevoir des desserts à base de légumes prend forme. Elle réalise qu’elle aime enseigner, mais le fait de devoir répéter la même chose pour les vingt-cinq prochaines années ne fait pas écho en elle. Un premier article dans Le Soleil le 11 avril 2011 met pleins feux sur Création Les Gumes, Annik se met à expérimenter des tonnes de recettes à base de légumes : c’est la folie! Québecor l’appelle en juin de la même année pour lui parler de la rédaction d’un tout premier livre de recettes. Elle doit se pincer! L’été sera intense pour elle qui se met à créer et à tester des centaines de recettes. Lison Lescarbeau, éditrice de ce premier livre, sera marquante pour elle. Le livre Desserts santé pour dents sucrées : 48 recettes à base de légumes est publié en octobre 2012. Attention : 50 000 copies seront vendues! Annik devient la «Ricardo» des desserts aux légumes. Avec la nutritionniste Andréanne Martin, les deux complices mettront au monde un deuxième puis un troisième livre en 2013 et en 2015.
Jonglant avec l’enseignement, les trois enfants et l’entreprise qui compte maintenant un local de production et un café-boutique, Annik s’essouffle. En 2016, elle décide de fermer l’entreprise. Un immense deuil pour cette entrepreneure qui ne s’était jamais sentie aussi vivante. Des choix déchirants afin de préserver sa santé physique et mentale alors qu’elle était à établir une stratégie d’expansion majeure. Elle me parle d’ailleurs d’un homme inspirant qu’elle admire beaucoup, Mario Michaud des Pâtisseries Michaud, rencontré dans une mission d’affaires en Europe en 2014. Il lui a permis d’établir de nombreux contacts dans le milieu des affaires et fait réaliser à quel point l’entraide permet d’évoluer. Cet homme lui a rappelé à plusieurs reprises qu’en évoluant comme individu et en travaillant sur soi, on devient meilleur.
L’entrepreneure retourne donc enseigner, mais réalise que la flamme n’y est plus. Lors du temps des fêtes de 2016, son frère Carl-Frédéric lui parle d’un projet. Il la voit comme directrice de Septembre éditeur, qu’il désire racheter; Annik y pense et rencontre Lucie Demers, c.o. qui y travaille depuis quelques années. Un coup de foudre professionnel pour Annik qui décide de plonger avec celle-ci comme codirectrices et d’approfondir ses connaissances du monde de l’édition. Elle fera la rencontre d’auteurs, de chercheurs et d’entrepreneurs inspirants. Juin 2019, elle écrit son quatrième livre, Entreprendre l’alimentaire, puis collabore à un cinquième, L’après-inc. Ce livre l’aidera à faire le deuil de Création Les Gumes. « À force de discuter avec d’autres (ex-)entrepreneurs, elle constate qu’elle n’est pas seule à avoir vécu cette situation. Bien au contraire! À chaque fois qu’elle évoque son « Après inc. », on lui nomme les mêmes sentiments, le même vide… Et surtout, le manque de support et de ressources pour les entrepreneurs sortants. »
Au moment de notre rencontre, Annik finalise les dernières corrections d’un autre volume : La recette d’un livre de recettes. Elle est toujours aussi passionnée et motivée par les défis que lui amène la gestion d’une maison d’édition et par le domaine du livre en général. Annik est très fière des nombreuses publications de Septembre éditeur mettant en valeur l’expertise et le dynamisme des professionnels de l’orientation et de domaines en lien avec le monde du travail. D’enseignante entrepreneure à auteure et gestionnaire, elle m’annonce aussi qu’elle poursuit un diplôme d’études supérieures spécialisées en gestion scolaire — gestion des établissements scolaires à la Faculté des sciences de l’éducation de l’Université Laval. Hyperactive? En tout cas, elle ne sait pas ce que l’avenir lui réserve et avoue qu’elle adore apprendre. Entre trois enfants qui grandissent, deux projets d’écriture et un marathon (42 km) réalisé pour ses 42 ans, ma belle amie Annik m’aura fait vivre un moment passionnant en sa compagnie.
Merci de tout cœur d’avoir partagé tes aventures scolaires et culinaires avec moi chère amie, continue de courir, de me faire sourire avec tes partages et surtout d’écrire!
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