Christophe Navel

Portrait de Christophe Navel

Conseiller politique, Secrétariat aux affaires autochtones

Diplômé au doctorat en psychopédagogie de la Faculté des sciences de l’éducation de l’Université Laval


Rédigé par Véronique Hébert 

Christophe Navel a un cheminement professionnel et personnel qui a suscité mon intérêt. Il est notamment diplômé d’un doctorat en psychopédagogie de la Faculté des sciences de l’éducation de l’Université Laval en 2011. Laissez-moi vous raconter son histoire.  

Né à Nantes et entouré de quatre sœurs, il est le troisième enfant de la famille nichée à Ancenis, commune de l’Ouest de la France dans le département de la Loire-Atlantique, en région Pays de la Loire, et qui compte autour de 7 500 habitants. Il grandit dans un environnement familial très investi dans le milieu de la santé. Ses tantes et oncles paternels sont presque tous du domaine : médecine, soins infirmiers, dentisterie. Son père est pédiatre et possède un cabinet de consultation situé dans la maison familiale. Christophe caresse le projet de devenir médecin comme lui. De son côté, sa mère est toujours très présente. En plus d’aider son père avec sa pratique, l’éducation de cinq enfants occupe grandement son quotidien.

Christophe enfant rêvant de devenir médecin
Christophe enfant rêvant de devenir médecin

Christophe entre à l’Université de Nantes pour faire sa médecine. Il travaille d’arrache-pied pendant deux ans. Sur 800 candidats, il est le 142e. Cette année-là, l’Université de Nantes ne retiendra que les 120 premiers. Il m’avoue que ce dur revers suscite une vive remise en question sur la suite de ses études. Il cherche sa voie, s’inscrit à un concours universitaire en soins infirmiers en Bretagne. Il y sera accepté haut la main en se positionnant deuxième sur les 400 candidats, mais il sent que ce n’est pas sa place. Il décide plutôt de débuter une licence de sciences et techniques des activités physiques et sportives (STAPS) à l’Université d’Angers. Christophe viendra pour la première fois en visite au Québec en 1998 pour un échange interuniversitaire de quelques mois avec l’Université Laval. Il me raconte que l’été précédent ce séjour, il travaille un mois dans un parc d’attractions à Atlanta aux États-Unis, qu’il voyage par la suite le reste de l’été vers San Francisco, Los Angeles, New York pour rejoindre Montréal puis Québec pour une première rentrée universitaire en sol québécois. Il est charmé par Québec. 

Il y fait la rencontre d’un grand homme : monsieur Gaston Marcotte, professeur d’éducation physique, qui a eu une influence marquante sur sa vie. Monsieur Marcotte jouera un rôle majeur sur sa vision du développement humain et sur l’importance capitale qu’il accorde à la théorie de la complexité d’Edgar Morin. Au Québec, Christophe découvre un monde universitaire aux antipodes de ce qu’il a vécu en France. Enfin, les professeurs sont accessibles, ils sont disponibles pour parler et sont capables d’admettre qu’ils ne savent pas tout. Christophe est charmé par cette relation pédagogique humaine et respectueuse. Il retourne en France après cette expérience avec la ferme intention de revenir. Pour ce faire, il devra changer d’université. Il s’inscrit donc à l’Université Bordeaux Segalen afin de revenir au Québec pour une année de maîtrise en 2000-2001.

Christophe lors d’un voyage en Europe

De retour en France, il s’inscrit au DESS en Management des organisations sportives et de loisirs à l’Université d’Aix-Marseille II. Une fois diplômé, il passe deux ans dans la Ville Lumière, travaillant pour l’organisation des Championnats du monde d’athlétisme de Paris. Cette expérience de travail comme membre responsable des services généraux est primordiale dans son vécu. Malgré les barrières de la langue, il côtoie et mobilise, durant cette période, des personnes provenant de plus de 23 nationalités différentes. Il m’avoue qu’on peut déplacer des montagnes en plaçant l’humain au cœur de nos actions. Il me raconte d’ailleurs une anecdote où il a dû mobiliser en urgence son équipe en poste durant les championnats afin de dégager, quelques minutes avant l’heure du départ, la piste de courte distance du 110 mètres haies ensevelie sous une averse soudaine. Une photo prise de cette scène s’est retrouvée dans le journal L’Équipe en mentionnant à quel point lui et son groupe avaient su gérer avec efficacité la situation. Christophe a fait imprimer cette photo, qu’il a remise à chaque membre de l’équipe en place. En fin de saison, cette dernière lui a à son tour remis cette même photo avec un message de chacun des membres lui témoignant à quel point ils avaient apprécié leur expérience de travail avec lui. Il en parle encore avec émotion.

Janvier 2004, il reçoit un appel de Gaston Marcotte qui lui offre un poste de directeur général pour la mise sur pied du Mouvement Humanisation, qui vise à promouvoir l’importance du développement humain au cœur de l’éducation avec, entre autres pour valeurs fondamentales, la dignité, le respect et la connaissance de soi et d’autrui. Christophe accepte le poste, obtient un permis de travail et revient s’installer dans la capitale nationale. En 2006, il y débute son doctorat avec notre doyen, M. Fernand Gervais, qui est à cette époque son codirecteur de thèse avec M. Marcotte. C’est d’ailleurs dans l’un des cours de monsieur Gervais qu’il rencontre celle qui partage aujourd’hui sa vie. 

Faisant partie des membres fondateurs de la Coop Roue-Libre de l’Université Laval en 2009, il profite de la fin de ses études doctorales pour mettre sur pied une entreprise qu’il a en tête depuis quelque temps : Véli-coursiers. Christophe l’entrepreneur a une vision avant-gardiste : créer un système de livraison écologique en milieu urbain en combinant le vélo, le vélo-cargo et des voitures 100 % électriques. L’environnement est au cœur de ses préoccupations. Il a été un précurseur avant son temps. Il vend l’entreprise en 2018, puis se présente comme conseiller municipal. Il ne gagnera pas les élections, mais accepte un poste de conseiller au PDG pour la Fondation de l’Université Laval en 2018, puis comme conseiller politique pour le cabinet de la ministre de la Santé, madame Danielle McCann, en 2019. Ses dossiers touchent la santé publique, l’aide médicale à mourir, le cancer et la procréation assistée. Un clin d’œil au passage à ses deux années de médecine qui lui furent fort utile pour appréhender avec justesse certains dossiers. La pandémie arrive et il vivra, de mars à juin 2020, un feu roulant d’action auprès de la ministre McCann. Il décide de profiter de l’été en famille avec sa conjointe et leurs trois enfants. En novembre 2020, il devient conseiller politique auprès du ministre responsable des Affaires autochtones, monsieur Ian Lafrenière, tout en poursuivant des cours à l’ENAP. Quand je lui demande ses passions et loisirs, il répond que travailler est un passe-temps! J’avoue que je suis presque essoufflée en l’écoutant me raconter les derniers mois et années de sa vie professionnelle.  

En terminant, je lui demande sa vision de la philanthropie et il me raconte avec un sourire espiègle qu’il a été le champion de la vente de billets de tombola de son école primaire. Il me précise que, pour lui, la philanthropie est un moyen et non une fin, que le relationnel est la clé et que le souci de l’autre est une priorité. Merci de cette heure en ta compagnie cher Christophe. Je comprends maintenant pourquoi mes collègues me parlent de ton passage à la Fondation et à la Faculté avec passion. Tu es inspirant!

Vous avez envie d’envoyer vos commentaires à Christophe?  christophenavel@hotmail.com

Vous aimeriez recommander un diplômé pour une prochaine entrevue : veronique.hebert@ful.ulaval.ca

 

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