Le fenouil et l’anis pour traiter le cancer

Une molécule du fenouil et de l’anis joue un rôle important dans la prévention et le traitement du cancer de la bouche

Les travaux de recherche de l’équipe du Dr Semlali, professeur adjoint à la faculté de médecine dentaire et membre régulier du Groupe de recherche en écologie buccale (greb.ulaval.ca), démontrent que l’anéthol (figure 1), une molécule naturel extrait du fenouil et de l’anis (figure 2), pourrait jouer un rôle important dans la prévention et le traitement du cancer de la bouche qui demeure un problème de santé important.  

En effet, le cancer buccal est classé au 6e rang mondial des tumeurs malignes et c’est le 11e type de cancer le plus courant à travers le monde causant plus de 145 000 morts par an. En 2019, la Société canadienne du cancer a estimé la prévalence du cancer de la bouche à 5 300, dont 3 700 chez l’homme et 1 600 chez la femme. De ce nombre,1 050 hommes et 430 femmes en mourront. Le taux élevé de décès s’explique par le diagnostic tardif du cancer.

À l’aide de techniques cellulaires et moléculaires avancées, l’équipe de Dr Semlali a démontré que l’anéthol diminue de manière sélective et dose-dépendante le taux de prolifération cellulaire et induit la toxicité et l’apoptose des cellules cancéreuses buccales.

L’équipe du Dr Semlali a démontré que l’effet anticancéreux de l’anéthol est médié principalement par les voies NF-κB, MAPKinases, Wnt, caspase 3, 9 et PARP1. L’anéthol a montré une capacité d’induire l’autophagie, de diminuer la production d’espèces réactives de l’oxygène (ROS) et d’augmenter l’activité du glutathion intracellulaire (GSH). Enfin, l’anéthol inhibe l’expression des oncogènes (cycline D1), favorise l’expression d’inhibiteur de kinase dépendante de la cycline (p21WAF1), augmente l’expression du gène p53 et inhibe les marqueurs de transition épithelio-mésenchymateuse.

L’anéthol contrairement à d’autres composés naturels décrits dans la littérature agit de manière sélective sur les cellules de cancer de la bouche ce qui pourrait se traduire par un traitement efficace avec peu d’effets secondaires.

En résumé, l’anéthol pourrait être un nouvel agent chimiothérapeutique puissant contre les carcinomes épidermoïdes gingivaux en modulant les molécules clés de la prolifération, de la mort cellulaire, de la migration, de l’invasion cellulaire et des voies de signalisation de l’EGFR et d’autres voies de signalisation liées au cancer.

Félicitations à l’équipe du Dr Semlali pour vos recherches et cette découverte!

Vous aimeriez discuter avec Dr Semlali de cette recherche, contactez-le par courriel : abdelhabib.semlali.1@ulaval.ca