Les collections d’objets et de spécimens sur le campus : conserver, étudier, mettre en valeur

C’est la Bibliothèque qui porte la responsabilité de ces collections très spéciales. Depuis mon arrivée au sein de cette grande équipe comme chargée de conservation en décembre 2019, je suis à la fois celle qui veille à leur préservation pour les générations futures et celle qui ouvre la porte aux chercheurs et aux étudiantes et étudiants qui souhaitent les étudier. Car à quoi sert-il de conserver indéfiniment des objets dont personne ne sait qu’ils existent ou que personne ne peut voir? Leur mise en valeur est aussi essentielle que leur conservation et passe par plusieurs canaux. Je travaille ainsi de pair avec Marie Dufour dans le cadre d’expositions à la Bibliothèque ou dans d’autres institutions partenaires, qu’il s’agisse de proposer une sélection d’objets ou de guider des commissaires invités à travers le dédale des allées.

Nous n’avons pas de musée dédié, et nos réserves sont trop exiguës pour être visitées par le public? L’idée d’un compte Instagram des collections est née du désir contrarié de faire connaître leur richesse au plus grand nombre. Comme j’aime la photographie, le médium idéal était tout trouvé! J’y partage mes découvertes et mes coups de cœur avec le public, puisque j’ai la chance inouïe de jouir d’un accès privilégié aux lieux et à leurs trésors. J’en profite pour raconter l’histoire des objets et expliquer ce qui fait leur valeur – je parle ici de valeur symbolique plutôt que pécuniaire – et leur rareté. N’étant pas une spécialiste de toutes les disciplines représentées dans les réserves, cela exige un peu de recherche préalable!

Sur Kalos, la plateforme de collections numériques de la Bibliothèque de l’Université Laval, vous pouvez aussi explorer certaines collections, notamment la collection d’anthropologie des îles Salomon de Pierre Maranda et la collection d’art public, laquelle est aussi accessible via l’application mobile DéambUL.

Enfin, il arrive régulièrement que des institutions muséales ou culturelles souhaitent emprunter l’un ou l’autre de nos trésors pour enrichir leurs expositions. Par exemple, plusieurs appareils cinématographiques de la collection François Lemai ont pu être admirés au Musée de la Civilisation dans l’exposition Effets spéciaux! De nombreux objets et spécimens, dont une superbe vitrine ornithologique d’époque victorienne, ont aussi contribué au succès de l’exposition Dans la chambre des merveilles, d’abord à Pointe-à-Callière à Montréal et actuellement au Musée de la Nature et des Sciences de Sherbrooke pour tout l’été.