Bibliothécaire 101 : entrevue avec Dominique Lapierre

Préambule de Véronique Hébert, directrice au développement philanthropique de la Bibliothèque de l’Université Laval :

Saviez-vous que la Bibliothèque de l’Université Laval compte près de 40 bibliothécaires spécialisés dans une discipline ou enjeux bibliothéconomiques précis? Pour cette première chronique, laissez-moi vous parler de ce poste précieux qui est encore bien méconnu aux yeux de plusieurs. Dominique Lapierre a accepté de répondre à mes questions. Elle a d’ailleurs occupé le poste de bibliothécaire en droit de 2006 à 2013, a été gestionnaire du Bureau du droit d’auteur jusqu’en 2019, avant d’occuper le poste de directrice des services-conseils.

Quelle est la formation des bibliothécaires?

L’obtention d’une maîtrise en sciences de l’information est nécessaire pour obtenir le titre de bibliothécaire. Cette formation de deuxième cycle se donne dans deux universités au Québec : l’Université de Montréal et McGill. Au départ, Dominique m’explique que les diplômées et les diplômés ont une formation de premier cycle comme l’histoire, le droit, la physique, la philosophie ou la foresterie. Cela permet d’avoir une équipe avec des connaissances dans différentes disciplines qui aident les chercheurs dans des recherches spécifiques.

Quels sont les rôles des bibliothécaires?

Détrompez-vous si vous imaginez qu’un bibliothécaire passe ses journées à classer, à lire ou à commander des documents. Le bibliothécaire spécialisé dans une discipline a d’abord et avant tout un rôle de liaison avec les usagers. Le côté relationnel du poste est d’ailleurs bien intrigant à mes yeux. Dominique précise effectivement que le but premier du bibliothécaire-conseil est d’être un allié des professeurs. Il doit établir un lien étroit avec ceux-ci afin de connaître les besoins de recherche et d’enseignement et suivre leur évolution au fil du temps. Il détient une expertise pour former aux compétences informationnelles et à la littératie numérique (la compréhension et l’utilisation efficiente de l’information transmise par voie numérique). Il peut structurer une veille informationnelle pour un groupe de recherche ou soutenir les étudiantes et les étudiants des cycles supérieurs à développer une veille pour leur projet de recherche. Il accompagne ou peut être un collaborateur à une synthèse des connaissances, par exemple une revue systématique. Il peut aider dans l’utilisation de bases de données pour la recherche d’articles scientifiques. Il œuvre aussi à la gestion des collections et à la création de profils bibliométriques (évaluation de l’impact de la recherche pour des chercheurs ou des publications scientifiques). Il peut aussi conseiller les professeurs sur les meilleures revues dans lesquelles publier, sur le libre accès ou à propos de leurs droits d’auteur.

Quels sont les défis et l’avenir de la profession?

Avec le phénomène grandissant de la désinformation et des fausses nouvelles, le rôle des bibliothécaires pour expliquer comment évaluer les sources d’information est encore plus important. De plus, la pandémie aura eu ses impacts avec le nombre grandissant de demandes pour la formation à distance et, heureusement, l’équipe a su s’adapter rapidement, accompagnée par une conseillère pédagogique hors pair.  L’acquisition de compétences informationnelles et numériques doit être mise en premier plan afin de donner des bases solides aux étudiantes et aux étudiants dès le début de leurs parcours universitaire. L’évolution rapide des compétences exigées à plusieurs niveaux a permis aussi une réorganisation des équipes afin de permettre une plus grande cohésion et diversité. C’est pourquoi une équipe de bibliothécaires spécialisés dans des enjeux bibliothéconomiques (gestion des données de la recherche, libre accès, bibliométrie, etc.) appuient les bibliothécaires disciplinaires pour ensemble soutenir les professeurs, les chercheurs, les étudiantes et les étudiants, etc.

En conclusion, Dominique décrit la profession comme un soutien essentiel aux projets de recherche et d’enseignement en raison des liens étroits que chacun des bibliothécaires noue doucement avec leurs facultés, départements ou écoles respectifs. Ses yeux s’allument quand elle parle des collègues bibliothécaires de la Bibliothèque : il faut absolument réactualiser la vision que l’on a de cette profession et les contacter!

Merci, Dominique, de ta disponibilité!

Propos recueillis par Véronique Hébert

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