Le diplômé à la maîtrise en sciences de l’activité physique en était à ses 4e Jeux et nous parle de son expérience à Paris.
Jean-Sébastien Sirois, membre de l’équipe de la Direction de la philanthropie et des relations avec les diplômées et diplômés (JSS):
Bonjour M. Lastel! Merci d’avoir accepté de répondre à nos questions et de continuer d’afficher autant de fierté pour votre alma mater, l’Université Laval. D’abord, je tiens à mettre nos lectrices et lecteurs en contexte. Vous habitez en France, vous êtes directeur des sports pour la ville de Mont-Saint-Aignan, une ville universitaire comparable à l’arrondissement Sainte-Foy-Sillery. Vous êtes également vice-président du Comité Régional Olympique et Sportif Normandie et membre de l’Académie Nationale Olympique Française. Vous avez participé à 4 Jeux olympiques: à Atlanta, Sydney et Athènes, en tant que professionnel ou porteur de projet, et à Paris en 2024, comme bénévole au Club France, situé dans le parc de la Villette (nord-est de Paris), lieu de célébration des médailles françaises lors des Jeux olympiques et paralympiques 2024.
J’aimerais connaître vos impressions générales concernant votre expérience aux plus récents Jeux olympiques qui se déroulaient chez vous, en France, et expliquez-nous quel était votre rôle.
Arnauld Lastel (AL): En tant que bénévole du Club France, j’ai eu plusieurs missions dans ce lieu festif destiné aux célébrations des médailles olympiques et paralympiques françaises: gestion des flux du public, gestion des relations médias et service aux athlètes. Environ 45 000 personnes venaient quotidiennement sur ce site comprenant une grande esplanade avec écran géant et une scène de présentation des médaillés. Un lieu qui permettait de célébrer les réussites de nos athlètes du matin au soir, parfois jusqu’à 2h du matin, pour les partenaires privés et institutionnels, les médias et les athlètes accompagnés de leur famille. A l’extérieur, une immense pelouse permettait d’accueillir des zones d’initiations sportives, de se restaurer et de suivre les compétitions sur un écran géant.
(JSS) Pouvez-vous décrire l’atmosphère dans la zone des fans? Comment cette ambiance a-t-elle évolué tout au long des Jeux? Quels ont été les moments forts?
(AL) Dès le jour d’ouverture du Club France, ce fut l’accueil d’une foule nombreuse. Les médailles françaises étaient déjà au rendez-vous. Au premier week-end, le Club France affichait complet et l’obtention de billets (5 euros) pour les jours suivants relevait de l’exploit. L’atmosphère était électrique et festive pour chaque retransmission. Le public très partisan accompagnait et portait les athlètes comme dans un stade. Dans un premier temps, en journée, les retransmissions permettaient de suivre les compétitions, puis en soirée, le public attendait le passage des athlètes médaillés français. Souvent, un animateur ou un groupe musical intervenait entre les célébrations des médailles. L’équipe de France Olympique a obtenu 64 médailles, dont 16 en or, et l’équipe de France Paralympique a rapporté 75 médailles, dont 19 en or. Imaginez le nombre de célébrations sur les 17 jours olympiques et les 12 jours paralympiques!
(JSS) Quels ont été les principaux défis auxquels vous avez été confronté au quotidien pour assurer une expérience mémorable pour les athlètes et les spectateurs?
(AL) Les 500 bénévoles à tour de rôle au Club France avait comme mission de bien accueillir le public comme les athlètes : sourire, accompagner, informer, guider…; des relations toujours courtoises, pleines de bonne humeur… et de folie partagée avec le public et les médaillés.
(JSS) Quels aspects des Jeux olympiques ne sont pas souvent montrés à la télévision, mais sont essentiels pour le bon déroulement de l’événement?
(AL) La sécurité a été primordiale. Tout d’abord, les 500 bénévoles ont été scrutés par les forces de sécurité. C’est-à-dire que chaque bénévole, avec son nom et date de naissance, était identifié et faisait l’objet de vérifications dans les bases de données sécuritaires. Les forces de sécurité étaient omniprésentes sur le site : aux abords, aux entrées et à l’intérieur du Club France. Elles étaient en tenue ou en civil.
Autres éléments que nous ne pouvions voir à la télé ou, du moins, qui étaient plus difficiles à ressentir pour les téléspectateurs : l’efficacité des transports en commun, la fluidité de la circulation dans Paris et… le côté convivial et festif du public du monde entier.
(JSS) Comment le comité organisateur a-t-il travaillé pour intégrer des initiatives de durabilité et de responsabilité sociale dans les Jeux?
(AL) L’essentiel du matériel des sites de compétition est temporaire et sera réutilisé pour des compétitions futures ou pour être vendu à des collectivités locales. La flotte de véhicules olympiques et paralympiques était entièrement électrique.
(JSS) Quelles ont été les réactions des athlètes et des équipes concernant les installations et les services fournis? Y a-t-il eu des retours surprenants ou particulièrement positifs?
(AL) Au Village olympique, la restauration a posé des soucis au tout début. Les athlètes trouvaient que les plats contenaient trop peu de protéines. Cela a été rectifié rapidement et le restaurant du village olympique, mené par un chef étoilé, a ensuite connu un véritable succès auprès des athlètes. L’autre élément que j’aimerais mettre en relief concerne la cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques et paralympiques. Elle a été très appréciée des athlètes et l’émotion était palpable.
(JSS) Pouvez-vous partager une anecdote marquante ou un moment particulièrement mémorable pour vous pendant les Jeux?
(AL) Parmi toutes les images mémorables, j’ai en tête le quartier de Montmartre rempli d’une foule nombreuse et festive lors des épreuves de cyclisme sur route. Les coureurs eux-mêmes ont été impressionnés par l’ambiance du quartier connu par plusieurs en raison du film Le fabuleux destin d’Amélie Poulain.
(JSS) En terminant, avez-vous l’intention de participer aux prochains Jeux olympiques d’été à Los Angeles en 2028 ou encore ceux d’hiver dans les Alpes françaises en 2030?
(AL) Il est clair que je reste attentif, par mes fonctions olympiques en Normandie, en veille des Jeux de Los Angeles en 2028 et surtout pour les Jeux d’hiver des Alpes françaises en 2030 où j’espère intégrer le Comité d’Organisation.
Enfin, je vous informe que tous les athlètes français olympiques et paralympiques ont été réunis avec les organisateurs et bénévoles des Jeux olympiques et paralympiques pour une parade le 14 septembre dernier sur les Champs-Elysées jusqu’à l’Arc de Triomphe. Soixante-dix mille personnes pour nous remercier et applaudir. Un moment fort de partage entre tous les acteurs de ce rendez-vous estival et unique sur la plus belle avenue du monde!
En soirée, l’Arc de Triomphe était cerné d’une scène à 360 degrés pour, d’une part décorer certains athlètes selon leurs résultats (chevalier de l’ordre du mérite ou de la légion d’honneur) et d’autre part pour un spectacle d’un « best of » des 4 cérémonies artistiques des Jeux olympiques et paralympiques (ouverture et clôture). Sport et culture au rendez-vous avec une émotion immense pour clôturer définitivement les Jeux de Paris 2024!
(JSS) Merci infiniment d’avoir répondu à nos questions, M. Lastel. C’est un bonheur de vous lire.