En décembre dernier, le consul général de France à Québec, M. Éric Lamouroux, a remis à l’historien et conférencier québécois, Roger Barrette, et à l’administrateur scolaire et homme politique québécois, André Maltais, les insignes de chevalier de l’Ordre national du Mérite (ONM). Cet ordre, créé en 1963 par le président de Gaulle, est la plus prestigieuse distinction française après la Légion d’honneur.
Roger Barrette
Dans son allocution, le consul général de France a déclaré concernant M. Barrette : «vous êtes devenu le spécialiste québécois du général de Gaulle, tout particulièrement de la relation intime qu’il entretenait avec le Québec depuis sa jeunesse. […] Nous vous sommes redevables de votre travail inlassable de recherche et d’analyse, mais également de votre engagement permanent, dans la transmission à vos étudiants, à vos auditeurs, et à vos lecteurs. Nous voulons rendre hommage aujourd’hui, à une œuvre d’ensemble, votre œuvre, consacrée à la vie et à l’action du général de Gaulle, et à sa diffusion. […] Vous avez écrit et travaillé en grand ami de la France.»
Effectivement, en 2019, Roger Barrette a publié aux Éditions du Septentrion De Gaulle, Les 75 déclarations qui ont marqué le Québec. Dans ce livre, il révèle que le général de Gaulle s’est intéressé activement au Québec dès l’âge de 21 ans et d’une manière continue jusqu’à sa mort.
Diplômé de la Faculté des sciences de l’éducation de l’Université Laval (1967) et de l’Université d’Ottawa, M. Barrette a été professeur d’histoire à l’UQTR. Détenteur d’une maîtrise en administration publique de l’ÉNAP (1975), il s’est spécialisé en droit du travail et en gestion des ressources humaines et a occupé plusieurs postes d’encadrement supérieur dans la fonction publique québécoise. Par la suite, il a été juge administratif du travail pendant une dizaine d’années. Impliqué dans les relations franco-québécoises, il a notamment été président national de l’Association Québec-France et occupe depuis 2017 le poste de secrétaire général de la Commission de la mémoire franco-québécoise (CMFQ), un organisme binational. Parallèlement, M. Barrette donne des cours portant sur les relations franco-américaines et sur l’histoire franco-québécoise à l’Université du Troisième âge de l’Université Laval.
André Maltais
En plus de souligner son grand humanisme et son travail engagé dans la reconnaissance des Premières Nations au Québec, le consul général de France a mentionné que «André Maltais a contribué à l’amitié franco-québécoise, en permettant à de nombreux jeunes Français et Québécois d’aller à la découverte de nos deux territoires. C’est également un défenseur de la francophonie que nous décorons aujourd’hui avec l’insigne de chevalier dans l’Ordre national du Mérite.» Souvent qualifié de grand francophile, M. Maltais a occupé la fonction, de 1989 à 1991, de secrétaire général de la section québécoise pour la jeunesse au sein de l’Office franco-québécois pour la jeunesse (OFQJ). Ses accomplissements dans le domaine ont aidé plusieurs milliers de jeunes Québécoises et Québécois d’origines socioprofessionnelles diverses de vivre des expériences scolaires, universitaires ou professionnelles en France. Il continue d’ailleurs aujourd’hui de proposer régulièrement ses avis aux responsables de l’OFQJ.
Diplômé de la Faculté des sciences de l’éducation de l’Université Laval (1972 et 1974), l’ancien député de Manicouagan André Maltais (1979-1984) a été secrétaire parlementaire du ministre de l’Industrie et du Commerce, du ministre de l’Expansion économique régionale et du ministre des Affaires indiennes et du Nord canadien. Au cours de son mandat, il a contribué à la création de la réserve de parc national de l’Archipel de Mingan, l’établissement de Radio-Canada Côte-Nord, l’implantation et le démarrage du Port de Sept-Îles et la modernisation du réseau d’aéroports du Nunavik. M. Maltais a d’ailleurs convaincu le premier ministre Pierre Elliott Trudeau de reconnaître les droits des autochtones dans la Charte des droits et libertés du Canada. Il a été également négociateur fédéral en chef dans le dossier Atikamekw et Montagnais. En 2005, il été nommé secrétaire des affaires autochtones du Québec, un mandat qui a été renouvelé en 2010. M. Maltais a écrit le livre Le réveil de l’aigle, publié en 2013, dans lequel il fait un retour sur les relations entre les Premières Nations et les allochtones depuis la colonisation. Il a été ensuite décoré de l’Ordre du Canada en 2018.