Dans le cadre de la Journée internationale de l’éducation, Christian Provencher, diplômé en éducation physique, nous raconte l’histoire de son ami de longue date, Alain Girouard, également diplômé en éducation physique.
Lors d’un voyage à Québec, j’ai décidé d’aller rencontrer un bon ami, un ami de longue date. Nous nous sommes rencontrés à l’université et l’amitié s’est installée depuis ce jour. Mon bon ami est Alain Girouard, un éducateur physique dans l’âme. Si vous avez eu l’occasion de le côtoyer lors de votre passage universitaire, vous vous souvenez de lui, c’est certain.
Alors je suis allé à son école pour le voir et surtout entendre parler de son programme de « Santé globale ». Son école est l’école primaire Cap-Soleil du CSS des Premières Seigneuries située à Charlesbourg. Une école qui accueille près de 1000 élèves.
Arrivé à l’école, je me présente au secrétariat et je demande pour voir monsieur Girouard. La secrétaire me regarde avec un sourire et me dit : « Vous voulez voir Alain, l’éducateur physique. Vous prenez le corridor sur votre droite jusqu’au bout. » Je prends le corridor et après quelques pas je demande à un élève s’il peut me dire où est monsieur Girouard. L’élève me dit en souriant : « Tu veux savoir où est Alain? C’est plus loin dans le gymnase. » Je poursuis ma route et enfin j’arrive à son bureau. C’était une surprise, car il ne le savait pas. Nous étions bien contents de nous revoir. Tout au long de ma marche dans l’école, je me suis aperçu que tout le monde de l’école connaît Alain. Et les gens en parlent avec le sourire.
Nous parlons, nous jasons de tout et de rien pendant un moment. Nous rions et quelques blagues sont partagées. Et là, il commence à me raconter son rôle dans l’école pour le programme « Santé globale », ce qu’il y réalise en plus de ses implications déjà bien ancrées telle la supervision des activités de l’équipe de football et des équipes de hockey scolaires. Il est aussi responsable du club de course pour les élèves et le personnel, en plus d’être lui-même un grand marathonien.
Depuis 6 ans déjà, il est coresponsable du programme de « Santé globale ». Il aime ça comme un petit fou. Il sent qu’il a un impact réel sur la vie et le développement de chaque enfant dans son école. Il me parle de ses randonnées à la vallée de la Jacques-Cartier, des camps de ski de fond au Camp Mercier, de la possibilité de faire vivre des disciplines sportives aux élèves telles que le cirque, le karaté, le basket, etc.
Il me raconte ses 6 années avec passion, fierté et avec une grande réflexion en lien avec le développement des enfants. Il me parle de ses projets et rien ne semble vouloir l’arrêter. Tout ça pour ses élèves. Il ne parle que de la réussite de ses élèves et comment il va arriver à les aider à devenir de meilleurs jeunes et de meilleurs adultes. Il me partage ce mode de vie en lien avec le plein air, mais aussi sur de bonnes habitudes de vie en lien avec l’alimentation, le sommeil, l’équilibre, les relations interpersonnelles positives et le travail collaboratif. Je constate qu’il donne en continu sans attendre rien en retour. Son seul souci est le bien-être des enfants. Le programme « Santé globale » s’est mérité le Piolet d’Or à deux reprises au cours des quatre dernières années sur le plan provincial. Ce n’est pas peu dire.
Alain est éducateur physique depuis plus de 33 ans. Il en a vu des enfants et il n’a jamais laissé tomber un de ceux-ci. Il me dit qu’il tente toujours de trouver un lien pour aider un enfant. Pendant toutes ces années, il a aussi mis à profit ses talents d’enseignant à d’autres projets pour ses collègues et sa communauté.
Il est depuis plus de 10 ans l’enseignant responsable en éducation physique pour le centre de services scolaire des Premières-Seigneuries. Il s’occupe et déploie de la formation continue à près de 90 collègues chaque année. En même temps, il est le coordonnateur au RSEQ pour le primaire pour la région de Québec et Chaudière-Appalaches. Il trouve aussi le temps d’organiser un cross-country pour les écoles de son centre de services scolaire avec plus de 250 participants chaque année. De plus, il a trouvé le temps de mettre en place une ligne de hockey scolaire pour le primaire avec 16 équipes, dont deux du centre de services scolaire de la Capitale. Je me suis demandé comment il arrive à respirer et trouver un équilibre avec tous ses projets.
J’ai fini par lui demander comment il arrivait pour faire autant de réalisations. Il m’a répondu :
« Tu sais Christian, quand je me lève le matin, ce n’est pas pour travailler, c’est pour entretenir une passion qui dure depuis 33 ans. Enseigner à des élèves du primaire me permet d’entretenir une motivation qui perdure et qui me guide dans le développement de chaque personne que je côtoie. Ça me permet de consacrer du temps dans plusieurs projets qui auront une influence positive sur leur parcours au primaire. Santé globale, cirque, ligue de hockey, football, cross-country, cours d’éducation physique, etc. Cela représente des éléments qui me permettent de m’engager auprès des élèves.
De plus, j’aime m’investir pour le développement de l’éducation physique et auprès de mes collègues. Leur donner le goût de la formation continue, des nouvelles technologies, des nouvelles informations en lien avec la progression des apprentissages, les différents moyens d’action ainsi que sur l’évaluation. J’aime penser que mon implication pourra permettre à mes collègues d’être mieux outillés et que cela contribue à développer leurs compétences professionnelles dans leurs façons d’enseigner.
J’aime le travail d’équipe, j’aime les gens, j’aime les projets qui permettent de développer un sentiment d’appartenance à notre milieu de vie et à notre centre de services scolaires. »
J’écoutais son récit et je me disais qu’il avait trouvé un sens à son action quotidienne. Il savait pourquoi il se levait le matin et pourquoi il réalisait tous ses projets jour après jour. Sa mission était plus grande que lui!
Le temps avait passé rapidement. Il était temps que je quitte. Je suis reparti en me disant que mon bon ami n’avait pas changé. Il avait vieilli certes, mais il n’avait pas perdu sa fougue, son dynamisme et ses grandes idées comme à 25 ans. Je constatais la chance qu’ont eue les élèves et ses collègues qui ont croisé sa route au cours des 33 dernières années. Il a influencé la vie de plusieurs jeunes et adultes pour qu’ils deviennent des personnes à l’image de leur enseignant ou de leur collègue. Pour moi, mon ami Alain est un grand leader et il a su inspirer son entourage au fil du temps. Une influence et une inspiration qui vont bien au-delà de sa classe. Ce qui me permet de le considérer comme « un enseignant plus grand que nature! » qui contribue à bâtir la société.
Rédigé par : Christian Provencher, le 17 janvier 2021