Par une belle journée ensoleillée, j’ai rencontré Josée Landry pour en savoir plus sur son cheminement professionnel. Elle m’avait été référée par un membre de l’équipe des communications de notre faculté et a répondu à ma demande d’entrevue avec enthousiasme. Dès les premières minutes, je suis sous le charme de sa personnalité pétillante et dynamique.
Josée est née à Plessisville dans une famille unie. Elle est jumelle identique et a une sœur plus jeune. Elle entame notre rencontre en me parlant de son père, technicien en usinage dans une entreprise en métallurgie de la région qui racontait chaque soir à sa conjointe et à ses filles ses péripéties journalières au travail : anecdotes, blagues, conflits et grèves. Josée se disait alors qu’un jour, elle allait travailler dans l’entreprise de son père. Elle termine ses études secondaires dans sa ville natale. Lors d’une présentation en classe d’un représentant du Séminaire Saint-Augustin, elle décide qu’elle veut venir étudier à Québec pour ses études collégiales. Elle convainc ses parents qui acceptent sa demande. Ils voient donc quitter le nid familial non seulement une, mais deux jumelles comme pensionnaires dans cette école privée. Elle se rappelle ce passage comme deux années extraordinaires, les religieuses maintenant un environnement de vie stimulant où elle se sent en sécurité. Les fins de semaine, les deux sœurs retournent en famille.
Josée doit prendre une décision concernant son parcours universitaire. Elle me raconte avec un regard espiègle qu’elle a dû changer d’idée des dizaines de fois quant à ce qu’elle voulait faire : optométriste, pharmacienne, agente de la faune? Le droit l’attire aussi beaucoup. Elle consulte un conseiller d’orientation qui lui parle justement de la profession de conseiller d’orientation qui lui permettrait de mettre en valeur son côté social, très humain, et souligne le fait qu’elle adore aider les gens. C’est d’ailleurs sûrement de sa mère, toujours à l’écoute et bienveillante, qu’elle tient ces traits de caractère. Elle s’inscrit donc en droit et en orientation à l’Université Laval. Son admission en droit se fait attendre et elle opte pour l’orientation en se disant que, si elle n’aime pas cela après une session, elle pourra toujours aller vers le droit. Elle tombe rapidement en amour avec les cours et se rend compte que la psychologie l’attire beaucoup. On lui apprend aussi dès les premiers jours qu’elle fait partie de la première cohorte qui devra obtenir un diplôme de maîtrise pour porter le titre de conseiller d’orientation. Elle fonce, cela ne représente aucun souci pour la fille déterminée qui, du haut de ses 5 pieds, est confiante qu’elle fait le bon choix de carrière. Elle me souligne au passage quelques professeurs marquants comme Charles Bujold, Armelle Spain, Danielle Riverain-Simard, Marcel Monette et Jean Leahey.
Pour son premier stage, elle ose faire une demande au Musée de la Civilisation de Québec comme elle aime beaucoup le volet des ressources humaines. Elle m’avoue fièrement que, depuis ce temps, cette entreprise est un lieu de stage régulier pour les étudiantes et étudiants en orientation. Son mandat : élaborer un sondage concernant les besoins en formation de toute l’équipe du Musée. Elle adore cette expérience. Pour le deuxième stage, lors de sa maîtrise, elle fait le choix d’aller dans un environnement complètement différent et fait sa demande au Centre François-Charon (maintenant IRDPQ). Elle apprendra beaucoup auprès de Louise Simard, sa superviseure de stage à l’époque, avec Alain Dubois et avec Jean Leahey qui sera un mentor important pour elle. À ses côtés, elle apprend à prendre conscience de ses forces et des valeurs profondes qui l’animent.
Josée termine avec succès son cheminement scolaire, elle a 23 ans, et retourne s’installer dans sa région natale avec un premier poste officiel à Victoriaville dans un organisme en employabilité. Elle découvre à ce moment le rôle important qu’elle peut jouer auprès de gens en réorientation de carrière. Sa clientèle a 45-50 ans, elle y rencontre souvent les parents de ses amis et, malgré son air d’adolescente, elle taille sa place doucement. En 1996, elle joint l’équipe d’André Fillion et associés comme consultante. Elle y fait l’évaluation de potentiel et adore ce volet de son poste. Elle s’installe à Montréal en 1998 et devient consultante pour l’entreprise Felice durant 12 années. Sa bienveillance et son ouverture lui permettent de rayonner dans son milieu. Elle me raconte avec humour que, vu sa petite taille et son allure naïve, les gens sont soulagés lorsqu’ils prennent place en face d’elle pour une longue journée d’évaluation à ses côtés. Personne ne se méfie d’elle, mais, comme une sorcière, elle finit par leur faire réaliser qu’elle n’est pas dupe du tout.
En 2010, Josée vit un immense choc avec la perte subite de sa sœur jumelle adorée. Elle décide de quitter son emploi et prend une pause pour vivre ce deuil, ce qui lui permet aussi de revoir ses priorités de vie. Elle s’implique aussi comme administratrice sur le conseil d’administration de l’Ordre des conseillers et conseillères d’orientation du Québec. En 2016, elle devient présidente de l’Ordre et y représente la profession exercée par plus de 2 600 membres avec passion. En tant que porte-parole officielle de l’Ordre, elle intervient sur les plans politiques et stratégiques et collabore avec l’équipe afin de favoriser l’accès à des services d’orientation de qualité pour la population. Je réalise que l’image que j’avais en tête du fameux conseiller d’orientation que j’ai rencontré une seule fois au secondaire, a bien évolué. Le rôle des conseillères et conseillers d’orientation touche aussi la santé mentale, les relations humaines en entreprises, l’employabilité, la santé et la réadaptation. Avec la pandémie, Josée me confie que la hausse des demandes est fulgurante dans leur domaine. Les gens se posent beaucoup de questions et les valeurs profondes concernant les milieux de travail ont été ébranlées dans plusieurs domaines.
En terminant, je lui demande ce que la philanthropie représente pour elle. Elle répond avec force qu’elle aimerait siéger un jour sur le CA de Transplant Québec. Le décès de sa sœur a permis de sauver plusieurs vies et la cause la touche droit au cœur. Merci, Josée, de ce moment de grâce à tes côtés, je suis certaine que tu as de petites ailes cachées dans ton dos pour te permettre d’aider avec bienveillance les gens que tu croises professionnellement et personnellement.
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