Cette collection inédite, composée notamment de vêtements, d’équipement de chasse et de pêche, de jouets et d’objets associés aux rituels ou à la vie quotidienne, témoigne des coutumes et des croyances inuites. Ce don en « nature » figure parmi les plus importants effectués à la Bibliothèque de l’Université Laval. « Par ce don, je souhaite poursuivre ce à quoi je me suis consacré toute ma vie : faire connaître et promouvoir la culture inuit », confie l’anthropologue.
Bernard Saladin d’Anglure fut parmi les premiers à explorer de façon systématique les liens entre genre, parenté et pratiques chamaniques chez ce peuple de chasseurs-cueilleurs. « Ces questions me fascinaient, car elles me faisaient découvrir une autre façon de concevoir le monde, explique-t-il. Les Inuit ont un système de parenté complexe où l’enfant, avant même sa naissance, est destiné à venir sur terre avec l’esprit de son ancêtre, sans tenir compte du sexe de l’enfant. Ainsi, jusqu’à la puberté, il grandit avec le prénom de son aïeul, revêt les vêtements et fait ses apprentissages selon le genre de ce dernier. Cette croyance a un impact énorme sur de multiples aspects de leur culture. »
Originaire de France, M. Saladin d’Anglure a été professeur à l’Université Laval pendant plus de trente ans. Il a assisté à la naissance du Département d’anthropologie en 1970 et en a été le directeur de 1971 à 1974. Nommé professeur émérite en 2008, il est incontestablement le plus grand spécialiste francophone des Inuit et parle couramment l’inuktitut.
C’est grâce à son travail, sa collecte de données, ses publications et ses nombreux films que l’Université Laval est devenue un centre mondialement reconnu pour l’enseignement et la recherche sur les Inuit. Mentionnons qu’il a bénéficié, tout au long de son parcours, de l’aide très appréciée de son ancien étudiant, Louis-Jacques Dorais, reconnu comme le meilleur ethnolinguiste francophone de la langue inuit, devenu lui aussi professeur émérite.