Laurence Trottier, responsable des partenaires stratégiques chez Instacart, Guillaume Macaux, directeur adjoint de l’Observatoire international sur les impacts sociétaux de l’IA et du numérique (OBVIA), Laurie Rousseau-Nepton, professeure adjointe à l’Université de Toronto, Charles Brindamour, chef de la direction d’Intact Corporation financière, et David Jeannette, consultant sénior en technologies de l’information chez Apple.

Rassemblement de diplômées et diplômés à Toronto: l’IA au cœur des échanges

Animé par Laurie Rousseau-Nepton, diplômée de l’Université Laval au doctorat en astrophysique et professeure adjointe à l’Université de Toronto, le panel a été présenté par l’Université Laval et Intact Corporation financière. Il réunissait des personnes diplômées de différents domaines: Charles Brindamour, chef de la direction d’Intact Corporation financière et diplômé en actuariat, David Jeannette, consultant sénior en technologies de l’information chez Apple et docteur en physique, Guillaume Macaux, directeur adjoint de l’Observatoire international sur les impacts sociétaux de l’IA et du numérique (OBVIA) et détenteur d’une maîtrise en droit, et Laurence Trottier, responsable des partenaires stratégiques chez Instacart et diplômée en sciences de l’administration.

Le constat est unanime, tant du côté de l’Université Laval que de celui des entreprises: l’intelligence artificielle est là pour de bon. «Nous avons un devoir important en tant qu’université, soit de nous assurer que nos étudiantes et étudiants, nos professeures et professeurs et tout le personnel enseignant sont outillés et prêts à s’épanouir dans un monde qui change et qui requiert une immense capacité d’adaptation», a indiqué la rectrice de l’Université Laval, Sophie D’Amours, dans son mot de bienvenue. Pour les panélistes, la démocratisation de l’intelligence artificielle, notamment avec l’explosion de l’utilisation des agents conversationnels comme Chat GPT, offre un monde de possibilités, mais apporte son lot de défis.

 

Des enjeux à adresser collectivement

Alors que tous s’entendent sur l’importance d’éduquer et de former les individus pour une utilisation saine, éthique et critique de l’intelligence artificielle, l’instauration de lois et de balises laisse certains panélistes perplexes, notamment avec la vitesse à laquelle la technologie se déploie. «Pendant que l’on discute des enjeux et des pistes de réglementation, des milliers de nouveaux modèles d’IA sont lancés quotidiennement. Oui, des règles et des balises, comme le projet de loi C-27 au Canada, doivent être mises en place, mais cela ne suffira pas à encadrer efficacement l’IA», lance M. Brindamour, chef de la direction d’Intact. Pour lui, une partie de la solution repose sur la responsabilisation des entreprises. «Chez Intact, par exemple, nous avons établi un processus de gouvernance IA pour nous assurer que nos modèles sont intègres, sécuritaires, qu’ils protègent nos clients et qu’ils s’appuient sur l’excellence scientifique. Nous avons aussi des plateformes pour évaluer les résultats qui peuvent générer des biais. Finalement, nous avons nommé au sein de notre conseil d’administration l’un des pionniers en recherche sur l’intelligence artificielle en Amérique du Nord, Stuart J. Russel, pour nous guider dans l’instauration d’un cadre de gouvernance rigoureux».

Du côté de David Jeannette, consultant sénior en technologies de l’information chez Apple, il faudra faire des choix en raison de l’énergie et des ressources limitées. «On doit s’assurer que la technologie et nos efforts sont dirigés vers ce qui a le plus d’impact sur notre société. Veut-on une intelligence artificielle qui permet de prendre de meilleures photos avec nos téléphones ou souhaitons-nous plutôt une IA qui permettra de faire des avancées importantes en santé, par exemple?»

Des enjeux en matière de gestion des ressources humaines sont inévitables pour Laurence Trottier, responsable des partenaires stratégiques chez Instacart. «Je vois un clivage important se dessiner au sein des entreprises entre les employées et employés de différentes générations. Entre ceux qui utilisent l’IA au quotidien et ceux qui tiennent aux méthodes plus traditionnelles.»

Pour Guillaume Macaux, directeur adjoint de l’OBVIA, l’éducation est la clé pour faire face aux enjeux liés à l’IA. «Nous devons non seulement nous former, dans un contexte professionnel, pour bien utiliser l’IA, mais aussi, plus largement, être capables, en tant que citoyennes et citoyens, d’identifier les moments où nous sommes en interaction avec des systèmes d’IA ou du contenu généré par l’IA.»

Questionnée sur les impacts de l’IA dans nos universités, tant sur les techniques d’enseignement que sur la qualité des acquis, la rectrice a partagé quelques-unes des approches préconisées par l’Université Laval. «On continue de développer l’esprit critique de nos étudiantes et étudiants. À partir des apprentissages réalisés en classe, on peut leur demander de critiquer le travail de l’IA, par exemple.» L’Université Laval s’est également dotée de principes directeurs pour encadrer l’utilisation de l’IA.

 

Un optimisme prudent

Le potentiel et les applications de l’intelligence artificielle sont quasi infinis. L’IA peut jouer un rôle crucial dans l’optimisation de nos ressources, le développement de technologies durables et l’analyse de quantités massives de données pour nous aider à prendre de meilleures décisions. Lutte aux changements climatiques, santé mondiale, sécurité alimentaire, plusieurs enjeux mondiaux pourraient profiter des avancements accélérés causés par l’IA. «Nous ne devons pas restreindre le développement de l’IA. Nous devons toutefois nous assurer que son développement ne repose pas sur quelques grands joueurs et que son contrôle est mieux réparti», explique David Jeannette.

Invités à un cocktail à la suite du panel, les diplômées et diplômés présents ont pu poursuivre les discussions et renouer avec d’anciens camarades et des représentantes et représentants de leur alma mater. «L’objectif était de garder le contact avec nos diplômées et diplômés de la région Toronto, raconte Caroline Girard, cheffe de la Direction de la philanthropie et des relations avec les diplômées et diplômés. Nous sommes fiers de leurs réussites et de leur attachement pour l’Université Laval.»

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