Derrière la Fondation François Bourgeois, six sœurs se mobilisent depuis le début des années 2000 afin de perpétuer l’engagement social de leur père. L’éducation ayant été au cœur des priorités de ce dernier, leur action philanthropique s’étend désormais à l’Université Laval pour soutenir des causes chères à chacune d’elles. Si diversifiés soient-ils, ces projets convergent tous vers une action directe, enracinée dans les réalités du terrain et profondément connectée aux besoins des individus.
Les sœurs Esther, Louise, Andrée, Marthe, Marguerite et Luce Bourgeois ont grandi à Victoriaville, dans un foyer où le travail, l’entraide et le partage représentaient des valeurs fondamentales. Leur père François Bourgeois, issu du milieu agricole, avait obtenu deux baccalauréats à l’Université Laval, avant de mener une carrière remarquable comme président-directeur général de Lactantia ltée de 1953 à 1988. Esther se souvient : « Bien que nous ayons évolué dans un milieu aisé, nos parents, François et Monique, ont veillé à nous élever avec simplicité et modestie. Ils nous ont encouragées à étudier et ont favorisé notre autonomie personnelle. Chacune d’entre nous a, par exemple, quitté la maison à 16 ans pour poursuivre ses études à l’extérieur. »
Quatre des sœurs Bourgeois choisissent d’étudier à l’Université Laval: Esther en linguistique, Louise en relations industrielles, Marthe en lettres et Marguerite en technologie des aliments.
Une fondation en héritage
François Bourgeois aura aussi transmis à ses filles le don de soi. « Conscient que la vie l’avait privilégié, il nous répétait souvent «La providence a été bonne pour nous, soyons bons à notre tour», témoigne Luce. Il incarnait ces mots par l’exemple. Notre père a toujours été un grand donateur dans sa communauté et dans le Centre-du-Québec. Malgré un emploi du temps chargé, il faisait même du bénévolat dans différents milieux et se donnait sans compter. »
Afin de pérenniser ses paroles et ses actes, il met sur pied la Fondation François Bourgeois le 24 août 2000 peu de temps avant son décès. Cette fondation familiale concentre depuis près de 25 ans ses actions en faveur de l’éducation et des personnes vulnérables. Les six sœurs ainsi que leur mère ont siégé à son conseil d’administration et une troisième génération, leurs enfants, a commencé à s’intégrer, prête à prendre le relai pour faire évoluer l’impact de la Fondation sur les communautés.
Six projets, une même vision
Comme les sœurs aiment à le dire, la Fondation François Bourgeois vise à être la « bougie d’allumage » de projets soigneusement élaborés, prêts à être mis en œuvre; l’étincelle qui permet de passer des idées aux retombées. C’est avec cette philosophie que chacune a choisi un projet spécifique à l’Université Laval, en accord avec leurs expériences et sensibilités personnelles.
Andrée a orienté son don vers le projet Soins palliatifs et de fin de vie pour personnes itinérantes. « Je tenais à faire une différence pour ces personnes marginalisées, admet-elle. Être en fin de vie, c’est extrêmement difficile, mais pour elles, l’accompagnement est encore plus salutaire. »
Marthe, déjà mécène des Violons du Roy, soutient, à la Faculté de musique, un projet d’enseignement en clarinette basse mené par la chargée de cours Mélanie Bourassa, visant à offrir aux jeunes défavorisés l’opportunité de s’épanouir à travers la musique.
Enfin, Esther, Louise, Luce et Marguerite se sont inspirées de la vie de leur père pour appuyer des projets qui conjuguent alimentation et aide aux personnes vulnérables, respectivement le Chantier d’avenir en sécurité alimentaire, les Camps Aliment’terre, l’initiative Aliments d’ici, saveurs d’ailleurs et le projet multidisciplinaire Alimentation et autisme chez les jeunes et jeunes adultes.
Transmettre les valeurs familiales de génération en génération
Ce legs familial envers l’Université Laval est, pour Louise, « un legs de sœurs, mais plus encore, un legs féminin. » Et Marguerite d’ajouter, « un legs de femmes qui ont beaucoup œuvré dans le domaine social! » Les sœurs Bourgeois, tout en ayant hérité des valeurs de leurs parents, les adaptent aux défis contemporains en soutenant des projets résolument novateurs. « Si notre geste et nos actions portent un message pour les jeunes et les générations futures, ce serait celui-ci : faites quelque chose pour votre communauté, impliquez-vous pour le bien commun », confie Marthe. Les six sœurs sont particulièrement fières de constater que la fondation familiale prêche par l’exemple comme le témoignent les différentes implications bénévoles de tous les membres de la famille, jusqu’à leurs petits-enfants!
Les vies des sœurs Bourgeois, chacune marquée par des chemins divers, se rejoignent dans cette quête de solidarité et de service. Conscientes de la chance qu’elles ont eue, elles ont su transformer leurs privilèges en une force positive pour les nouvelles générations.