Lorraine Langevin incarne la quintessence de l’altruisme et de l’engagement pour la transmission du savoir.
Lorraine Langevin est une figure discrète, mais avant tout une ardente défenseure de l’éducation, convaincue que la formation des enseignants devrait être une priorité pour la société. En témoigne son engagement philanthropique envers la Faculté des sciences de l’éducation, destiné au Centre de soutien pédagogique et à la création de bourses pour encourager des retours aux études en enseignement ou en éducation. Par ce généreux don, elle intègre Les Cent-Associés comme 54e membre du programme philanthropique phare de l’Université Laval.
Le parcours de Lorraine Langevin illustre un dévouement sans faille pour l’enseignement, elle qui a façonné le paysage éducatif de sa communauté. Cette femme inspirante s’est investie dès son jeune âge dans l’instruction de ses frères et sœurs. «Voyant mes aptitudes de pédagogue, mon père avait créé une petite classe dans le garage afin que j’enseigne à ma fratrie et aux enfants du voisinage», se remémore-t-elle. Peu de temps après, une école de quartier fut construite, où elle deviendra enseignante.
Madame Langevin s’est rapidement sentie à sa place dans le milieu éducatif. À travers ses nombreux engagements, elle espérait éveiller les jeunes aux arts et à la culture. Son déménagement à Toronto en 1980 avec son mari, Jean Turmel, lui fera vivre de nouveaux défis qui la mèneront à enseigner à de jeunes francophones, contribuant à l’épanouissement de la communauté francophone dans la Ville-Reine.
Sa volonté de perfectionnement professionnel l’a également conduite à obtenir des certifications en enseignement du français langue seconde et en rédaction française, démontrant un engagement continu envers sa profession.
Soutenir l’éducation des personnes plus vulnérables
Plus récemment, son désir de voir des changements dans le programme éducatif universitaire a nourri un projet philanthropique qui s’est concrétisé à la Faculté des sciences de l’éducation. «Je trouve essentiel de mettre l’accent sur la recherche et de mieux former les enseignantes et enseignants de demain», précise-t-elle.
Une part du don de Lorraine Langevin a permis la création du Centre de soutien pédagogique, une initiative qui permettra de déployer des services dédiés à des enfants identifiés comme vulnérables au regard des principaux prédicteurs de réussite. Les objectifs du centre couvrent de multiples axes de cette réussite: soutien à la persévérance, appui à la recherche et occasions de formation expérientielle, notamment. Pour sa première année d’exercice, des services de tutorat et de conception de matériel pédagogique seront offerts au Centre de services scolaire de la Capitale et cibleront en priorité le soutien à la lecture auprès d’élèves de 4e et de 5e année du primaire. L’autre partie de son don sert à créer le Fonds de bourses COURAGE – Lorraine Langevin, qui soutiendra le retour aux études à temps complet à la Faculté pour une personne vivant une situation financière précaire.
En reconnaissance de cette action philanthropique d’envergure, Lorraine Langevin et ses proches ont été conviés sur le campus pour un dîner intime et chaleureux, sur la scène de la salle Henri-Gagnon, le 27 septembre dernier. Lors de cet événement, la rectrice Sophie D’Amours a exprimé sa gratitude à madame Langevin, soulignant l’impact qu’aura ce don sur les nouvelles générations d’enseignantes et enseignants. «La philanthropie soutient notre ambition de transformer nos pratiques pédagogiques. Elle nous permet de former cette relève capable de relever les grands enjeux de notre société, et que l’éducation transforme en grandes occasions», a témoigné madame D’Amours.
La doyenne de la Faculté des sciences de l’éducation, Anabelle Viau-Guay, a notamment confié que la création du Centre de soutien pédagogique rejoint la volonté de l’Université Laval de sortir des sentiers battus pour avoir encore plus d’impact : «Ce centre constitue le premier jalon d’une nouvelle phase de maturité philanthropique à la Faculté, qui peut ainsi se déployer en dehors de ses murs et proposer des solutions concrètes à des défis sociaux, comme la réussite des élèves qui présentent des en difficultés d’apprentissage.»
Après la cérémonie, Lorraine Langevin a pu découvrir son luminaire, au pied du pavillon des Sciences de l’éducation, récemment renommé le pavillon Jeanne-Lapointe pour honorer cette femme qui, elle aussi, a participé de manière significative à la modernisation de l’éducation au Québec. Madame Langevin a poursuivi sa visite du campus jusqu’à l’œuvre 2367, l’Odyssée collective, pour y déposer son témoignage qui demeurera scellé avec les autres messages des membres des Cent-Associés.
Inspirer la philanthropie au féminin
Malgré son influence et la portée de ses réalisations, Lorraine Langevin préfère l’humilité à la reconnaissance publique. Tout en agissant sans chercher la lumière, elle croit que les femmes devraient prendre plus de place dans l’écosystème philanthropique québécois. En acceptant de révéler son don et les valeurs qui l’ont motivée, elle espère en inspirer d’autres à poser des gestes de générosité. Selon elle, nul besoin d’être riche pour le faire. Elle tire son inspiration des paroles de son père qui lui disait : «Donner, c’est recevoir au centuple!»