La paix mondiale au cœur du Brunch de La Fondation de l’Université Laval

Le 4 décembre dernier a eu lieu le tout premier Brunch de La Fondation de l’Université Laval, un événement de reconnaissance visant à souligner la générosité des philanthropes ayant atteint le titre de gouverneur ou de commandeur.

C’est dans une ambiance festive, égayée par la musique de 3 étudiants et d’un diplômé de la Faculté de musique, que les convives ont pu réseauter et prendre part à des discussions animées. Un mois après le lancement de la Campagne majeure du Carrefour international Brian-Mulroney, les discussions entourant les enjeux internationaux étaient bien présentes lors de cette nouvelle tradition de la Fondation.

Au-delà du bien-être de notre communauté, n’y a-t-il pas un souhait plus cher que celui de voir la paix régner dans le monde? Bien que cette question soit complexe et puisse sembler idyllique, elle est au cœur des préoccupations de l’Université Laval. « En cette période de l’année, pleine de réjouissances et de fêtes, ce thème de la paix m’apparaît tout à propos », a affirmé la rectrice de l’Université, Sophie D’Amours.

À cet effet, les invitées et invités ont pu apprécier une conférence s’articulant autour du rôle des universités dans le maintien de la paix dans le monde. Alexandre Pelletier, professeur au Département de science politique de la Faculté des sciences sociales, s’est exprimé sur sa vision de la résolution des conflits et de la paix durable. Fort de son expérience sur le terrain, le professeur Pelletier s’intéresse dans le cadre de ses travaux aux conflits ethnoreligieux en Asie du Sud-Est, en particulier en Indonésie et au Myanmar, où il a effectué plus de 18 mois de recherche. Les connaissances fines qu’il a développées lors de ses visites dans cette région du monde lui ont permis de publier un ouvrage dont il est coauteur, Winning by Process : The State and Neutralization of Ethnic Minorities in Myanmar, qui s’intéresse au processus de paix au Myanmar.

« Les étudiantes et étudiants ont soif de comprendre le monde et les différences socioculturelles qui divisent et provoquent des conflits. En allant directement sur le terrain, la relève peut aller à la rencontre de l’autre, engager le dialogue et ainsi mieux décoder les réalités », explique le professeur Pelletier. « Ces expériences transformatrices nous permettent de comprendre les conditions gagnantes pour mieux vivre ensemble, dans la paix et le respect. »

 

Le rôle des universités dans le maintien de la paix : la vision du général Roméo Dallaire

Les réflexions se sont poursuivies lors d’une discussion entre le professeur Pelletier et le général Roméo Dallaire. Titulaire d’un doctorat honoris causa de l’Université Laval, M. Dallaire a mené une remarquable carrière au sein de l’armée canadienne, où il a atteint le grade de lieutenant-général. Il s’est illustré en commandant la mission humanitaire de l’Organisation des Nations Unies au Rwanda, où son courage et son leadership lui ont valu la Croix du service méritoire, la Légion du mérite des États-Unis et le prix Aegis pour la prévention du génocide. Depuis sa retraite de l’armée en 2000, il consacre sa vie à sensibiliser les populations à la réalité des conflits armés comme celui du génocide rwandais de même qu’aux épreuves liées au trouble de stress post-traumatique. En tant qu’ardent défenseur des droits de la personne, il a aussi fondé l’Institut Dallaire, une initiative dont l’objectif est d’éliminer l’utilisation d’enfants soldats.

Le général a partagé plusieurs réflexions pertinentes lorsque M. Pelletier lui a demandé quelle était sa vision du rôle des universités dans la promotion de la paix.

« Les universités doivent repenser les principes de la paix durable avec une grande rigueur intellectuelle et morale. Par leur leadership, elles ont le pouvoir d’influencer les prochaines générations de ces grandes lignes directrices. Le chemin vers la paix ne se fait pas sans prendre de risques. Pour faire une réelle différence, il faut être capable de gérer l’ambiguïté et faire face à des dilemmes éthiques. L’aide internationale doit être investie en amont des conflits et doit mettre en place des actions préventives, » mentionne le général Roméo Dallaire.

Les propos des conférenciers ont assurément sensibilisé les convives aux différents enjeux internationaux, tout en démontrant que l’Université Laval peut être un moteur de changement important afin de contribuer à l’atteinte des objectifs de développement durable de l’ONU.

 

Vers une chaire de leadership en enseignement sur les conflits civils et la paix durable

Alexandre Pelletier a conclu la conférence en partageant un projet qui le garde occupé en tant que professeur à la Faculté des sciences sociales. « Le général Dallaire et moi avons d’ailleurs le bonheur de vous annoncer que nous travaillons très fort afin de concrétiser la Chaire de leadership en enseignement Roméo-Dallaire sur les conflits civils et la paix durable », a-t-il annoncé. Cette chaire permettrait d’établir le tout premier pôle francophone de recherche et de formation sur les conflits civils et la promotion de la paix durable, et de créer le premier programme d’analyse du risque politique au Québec. Par le biais de cette chaire, l’Université souhaite, entre autres, offrir une expertise pratique aux personnes décisionnelles en matière de prévention de conflit et de justice à l’international. Elle souhaite également permettre aux étudiantes et étudiants d’expérimenter la recherche sur le terrain à l’étranger et de mieux comprendre les enjeux de notre époque. « Nous sommes convaincus que le programme attirera des étudiantes et des étudiants de partout au Québec et même de la francophonie », a lancé le professeur Pelletier. « Je suis honoré d’être le titulaire pressenti de cette chaire et de poursuivre l’œuvre du général avec la relève étudiante, qu’elle soit d’origine québécoise ou étrangère, qui fera une différence dans le monde », a-t-il conclu.

De pair avec cette réflexion du professeur Pelletier, la rectrice a souligné l’aspect incontournable de la mission de l’Université. « Une occasion aussi de développer des collaborations et une visibilité internationales, par l’excellence de nos formations et recherches alignées avec les enjeux qui transcendent les frontières. »

En lien avec les initiatives pédagogiques dans une vision de paix durable, Sophie D’Amours a aussi transmis la fierté qu’elle éprouve face à l’engouement envers le projet du Carrefour international Brian-Mulroney : « le Carrefour est un projet transformateur pour notre université et la place du Québec et de la francophonie canadienne sur la scène internationale. Il nous positionnera avantageusement comme un pôle d’innovation en enseignement et en recherche sur ces questions ».

« Dans un monde en changement, l’expertise d’une communauté de chercheuses et chercheurs et de professeurs de haut calibre est précieuse pour notre université », a ajouté le président-directeur général de la Fondation, Alain Gilbert.

 

Une communauté de philanthropes engagés

M. Gilbert a aussi partagé sa fierté de pouvoir compter sur le soutien inestimable des donatrices et donateurs de l’Université Laval. « Vous faites partie des multiples visages de la philanthropie permettant à notre université de réaliser sa mission et, ainsi, contribuer à l’essor de la société, a-t-il reconnu. Votre confiance et votre engagement sont inestimables. »

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