Texte par Katie Lepage, directrice au développement philanthropique de la Bibliothèque
C’est durant un repas de Noël réunissant des collègues de la Bibliothèque que j’ai eu l’occasion de converser avec Jean-François Morin pour la toute première fois. Vu l’effervescence du lieu, nous avons tenté en vain de tenir une conversation. Peine perdue. Je me suis alors dit qu’il fallait que je reparle à mon collègue pour vraiment saisir toute la profondeur de ses propos et faire réellement sa connaissance.
D’un commun accord, nous avons donc décidé de nous rencontrer pour un lunch. C’est à bord de son bolide électrique que Jean-François est venu me rejoindre dans un restaurant où l’ambiance se prêtait davantage aux échanges. D’entrée de jeu, mon collègue avoue qu’il ne reviendrait jamais en arrière quant à son choix de voiture. Il a acheté ce véhicule électrique, il y a plus de quatre ans déjà, et se dit très satisfait. Jean-François a manifestement une conscience écologique bien développée. Je l’admire déjà pour ce geste lucide que je qualifie d’avant-gardiste.
Lors de notre entretien, j’ai pu découvrir un homme bon, calme, intelligent, perspicace et curieux. Pas nécessairement bavard. Un homme qui aime profondément la lecture et l’informatique, assoiffé d’apprendre et de parfaire sa connaissance des langues. Jean-François chérit ses moments de paix, nourrit une réelle affection pour la musique classique ainsi que les voyages. Apprendre est sans conteste un mot qui revient à quelques reprises au fil de notre conversation.
Tous les deux, nous découvrons d’ailleurs que nous avons quelques points en commun : l’apprentissage des langues étrangères, l’amour de la lecture, les voyages et la ville de Rimouski. Hé oui, cette belle petite ville du Bas-Saint-Laurent ! C’est un endroit qu’il connaît très bien pour y avoir passé de fort beaux moments durant son enfance. Ses grands-parents y ont demeuré très longtemps. Qui sait ? Peut-être avons-nous déjà eu la chance de nous croiser dans notre jeunesse, rue Saint-Germain ! On ne s’en souvient plus. Le temps a passé, les grands-parents de Jean-François ont vendu la propriété familiale. Même s’il n’y est plus retourné régulièrement par la suite, mon collègue en a conservé de très beaux souvenirs.
La conversation bifurque et Jean-François me parle de ses voyages en France, en Espagne, au Portugal et en Italie. Comme il est très proche de sa famille, il a visité la France en compagnie de ses parents, il y a de cela quelques années. Les visites culturelles, la découverte de divers lieux historiques ainsi que la bonne chère faisaient assurément partie des activités auxquelles ils ont pris part avec grand plaisir.
Quant à la langue espagnole, Jean-François l’a étudiée lors d’un séjour à l’Universidad de Salamanca, petite ville fondée dans les années 1100, située entre Madrid et Porto. Quelle expérience fantastique ! Il s’anime et me confie éprouver beaucoup de plaisir à converser avec les gens des pays qu’il visite et n’hésite jamais à mettre en pratique ce qu’il a appris. C’est même essentiel et une question de respect pour lui. Par ailleurs, les locaux apprécient toujours cette belle attention. Nul doute que l’histoire, la beauté du lieu, la gastronomie et l’architecture ont charmé Jean-François qui en a donc profité pour visiter quelques autres magnifiques villes du vieux continent, dont Barcelone.
Natif de Québec et issu d’une petite famille (il a seulement un frère), Jean-François a tissé des liens solides et sincères avec ses proches et m’avoue se sentir beaucoup plus à l’aise lorsqu’il y a peu de gens autour de lui. Il me confie également vivre avec un trouble du spectre de l’autisme (plusieurs traits du syndrome d’Asperger). J’apprécie totalement sa franchise et sa confiance. De nature discrète et réservée, Jean-François ne ressent pas le besoin de socialiser, de sortir continuellement et de s’entourer de beaucoup d’amis. C’est plutôt un solitaire qui affectionne particulièrement l’humour intelligent et qui a su, dès son plus jeune âge, ce qu’il aimerait faire dans la vie. Les ordinateurs, il connaît ça et « il en mangeait » comme on dit. À l’adolescence, il commençait déjà à penser à son futur dans ce vaste domaine qui n’a plus vraiment de secrets pour lui.
Il y a une heure que nous conversons que déjà je dénote chez mon collègue une nature analytique et cartésienne. Voilà sans doute ce qui a poussé Jean-François à s’inscrire au baccalauréat en mathématiques, puis à la maîtrise en informatique. C’est en 2011 qu’il a d’abord intégré un poste de conseiller en architecture de systèmes à la Direction des technologies de l’information de l’Université Laval. Après quelques années à cet endroit, il a finalement décidé de se joindre à la belle grande famille de la Bibliothèque et me dit être très heureux du poste qu’il occupe en tant que développeur-analyste dans l’équipe d’ingénierie logicielle au sein de la DARI (Direction de l’accès aux ressources informationnelles).
Lorsque je lui demande pourquoi il a décidé de s’impliquer en philanthropie depuis déjà une bonne dizaine d’années, il me répond qu’il est important de donner et de contribuer, ne serait-ce qu’un petit montant pour débuter, puis de le faire régulièrement. La bibliothèque étant au cœur du campus, un jour ou l’autre, toute la communauté étudiante, le corps professoral, ainsi que les chercheurs et les chercheuses ont recours à l’un ou l’autre des services qui y sont offerts. C’est donc, pour lui, un choix judicieux, tout simplement.
Cette rencontre avec Jean-François a été vraiment très agréable. Quel plaisir d’échanger avec une personne aussi intelligente ! Je reste convaincue qu’il est essentiel d’aller vers les autres, de partir à leur rencontre, de s’ouvrir aux gens qui gravitent dans des univers totalement différents du nôtre. Un peu comme durant un voyage, on découvre souvent de très belles choses lorsqu’on s’y attend le moins…
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